Emmanuel Roux, directeur de Cayenne

C’est en tant que directeur d’un studio de création graphique, Cayenne, qu’Emmanuel ROUX nous présente aujourd’hui son parcours ainsi que son activité.

Emmanuel ROUX : Emmanuel Roux, 60 ans, directeur du studio de création graphique Cayenne.

Depuis combien de temps exercez-vous votre activité ?

E.R : C’est un métier passion que j’exerce depuis 35 ans.

Quel a été votre parcours ? 

E.R : Diplômé en arts graphiques de l’institut Saint-Luc de Tournai (Belgique), puis de l’école Sornas (Paris), ma carrière professionnelle a débuté au sein de l’agence Accents (Paris) en tant que graphiste, puis chez AS&C (La Garenne Colombes), en tant que directeur artistique, pendant 7 ans. Après un bref passage chez Ogilvy Paris, j’ai décidé de créer ma société en 1996, Backside Productions. Nos clients étaient des institutionnels, comme le CIC, Vinci ou Bouygues, mais aussi des agences de publicité avec lesquelles nous collaborions de façon étroite. Le hasard a fait que l’opportunité de travailler pour des laboratoires pharmaceutiques s’est présentée, nous avons ainsi pu compter comme client le laboratoire Aventis, avant sa fusion avec Sanofi, avec lequel nous avons développé pour la mise sur le marché européen le Taxotere, référent de l’époque en oncologie, principalement pour le traitement du cancer du sein.
D’autres labos ont suivi, dont Chugai, Amgen, Novartis, Bayer, mais aussi l’APHP, Essilor…
En 2010, Backside Production est devenue Cayenne, dont l’activité s’est logiquement tournée vers la communication médicale à part entière.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce que vous faites ?

E.R : Un solide coup de crayon, une passion pour le dessin et le graphisme, et un papa bien installé dans la pub des meilleures années.

Quelles sont les qualités indispensables pour faire ce métier ?

E.R : Je dirais savoir appréhender rapidement les besoins du client, et quelques fois l’orienter vers des solutions qui de prime abord ne lui étaient pas forcément évidentes – les arguments doivent être solides !

Que préférez-vous dans votre métier ?

E.R : La liberté de création, même si nous sommes tributaires des contraintes inhérentes au sujet traité. La satisfaction de pouvoir suivre un projet de sa genèse à sa mise en œuvre.

Quelles sont les difficultés du métier, ou les erreurs à éviter ?

E.R : Savoir vendre une idée à laquelle on tient et que l’on sait profitable pour notre client, tout en ne faisant pas passer notre goût et notre sensibilité artistique avant l’efficacité optimum relatif au cahier des charges soumis.

Des conseils pour qui souhaiterait se lancer dans la profession ?

E.R : Le métier a terriblement évolué. J’ai commencé avec des feutres et des crayons, aujourd’hui de nouveaux métiers apparaissent, notamment et surtout dans le numérique. Depuis longtemps, j’entends des cassandres parler de la mort du métier, mais au contraire, il se réinvente sans cesse. Parfois trop vite, mais en découle une multiplicité de canaux de communication dans lesquels beaucoup peuvent apporter des compétences différentes, ce qui fait et fera la richesse de cette activité pour peu qu’on soit à l’écoute, attentif et ouvert d’esprit.

Quelles sont les expériences qui vous ont le plus marquées et pourquoi ?

E.R : Un logo pour une grande enseigne : après une réflexion approfondie et de nombreux axes créatifs proposés le choix se porte sur le design d’une des pistes que nous avions soumise, il est appliqué et décliné. Quelques temps après notre client est assigné pour plagiat. L’antériorité du dépôt de notre logo à l’INPI ne fait pas débat et l’affaire se règle à l’amiable avec le retrait du dépôt de plainte. Ils nous avaient copiés et ont dû retirer leur logo. L’affaire en est restée là mais ça prouve la fragilité des créations artistiques, la propriété intellectuelle est toujours difficile à défendre. Les droits d’auteur sont souvent bafoués, tout étant maintenant disponible, falsifiable et copiable à portée de clic !