Dr LEVY Philippe, chirurgien dentiste

Nous vous dévoilons aujourd’hui l’activité du Dr Philippe LEVY, chirurgien dentiste, client du Cabinet Strauss depuis plus de 50 ans. 

Philippe LEVY : Je suis le Dr Philippe LEVY et je suis né le 25 mars 1937 et, à 86 ans, je travaille encore.

Depuis combien de temps exercez-vous votre activité ?

P.L : J’exerce mon activité depuis décembre 1967, cela fait 56 ans que je travaille avec autant de plaisir

Quel a été votre parcours ? 

P.L : Après le bac littéraire, je ne pensais pas faire des études de médecine, j’ai fait un bac philo, des études de droits, et c’est plus tard que j’ai changé de parcours et que j’ai bifurqué vers la médecine. En fait, j’étais à Paris avec des amis qui faisaient médecine, ça a donc commencé à m’intéresser.

J’ai commencé mes études de médecine et, me rendant compte que j’étais assez adroit de mes mains, je me suis orienté vers la chirurgie dentaire et ça a marché comme sur des roulettes.

Oubliés les études pour être prof de gym, ou les beaux-arts.

J’ai fait aussi d’autres études, mais cette fois-ci pour m’amuser. J’ai obtenu un diplôme de gemmologie, c’est l’étude des pierres précieuses et pierre fines. C’est très passionnant.

J’ai ouvert le 12 décembre 1967 un cabinet dentaire d’abord à Villejuif puis en 1984 au Kremlin-Bicêtre. Il m’arrive de soigner maintenant les petits enfants des personnes que j’ai soignées il y a 50 ans.

J’ai à présent sur mon ordinateur plus de 18 000 patients répertoriés.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce que vous faites ?

P.L : Je venais de Tunisie, on était un petit groupe d’ami dont un qui terminait ces études de médecine et qui m’a emmené à l’hôpital avec lui et cela m’a bien plu.

À l’époque, je faisais encore mes études de droit et je faisais un stage dans une compagnie d’assurance, mais ça ne me passionnait pas. J’ai alors dit à mes parents que j’arrêtais le droit pour faire autre chose. Mais je partais avec un handicap du fait de mon bac littéraire. J’ai dû faire des efforts pour rattraper le niveau en physique-chimie et maths.

Je ne pense pas que cette passerelle pourrait se faire de nos jours !

Quelles sont les qualités indispensables pour faire ce métier ?

P.L : 3 impératifs séquentiels : rassurer, dédramatiser et expliquer.

Les patients ne sont pas très rassurés lorsqu’ils arrivent chez le dentiste, ils ont peur d’avoir mal. Il faut déjà rassurer, dédramatiser l’évènement, et surtout expliquer précisément ce qu’on va faire. Leur dire qu’ils n’auront pas mal, et qu’à la moindre douleur, on fait une anesthésie locale.

Que préférez-vous dans votre métier ?

P.L : C’est justement le rapport humain. 98% de mes patients sont très sympathiques et j’ai des rapports privilégiés avec certains.

Quelles sont les difficultés du métier, ou les erreurs à éviter ?

P.L : D’abord, il faut admettre que l’on ne peut pas tout faire. Quelquefois, il y a des limites quant à la possibilité de sauver une dent. L’autre difficulté est cette fois-ci matérielle, c’est le coût des soins. La sécurité sociale, heureusement, prend en charge énormément d’actes de soins et même de prothèse.

Depuis le 1er janvier, le reste à charge zéro existe pour la pose de céramique sur les incisives, canines et premières prémolaires.

Mais les implants par exemple, ce n’est pas, ou peu, pris en charge.

Il faut donc tenir compte de ce paramètre pour savoir si le patient peut ou ne peut pas s’offrir les soins qui sont parfois onéreux, notamment pour la pose d’implants.

J’en ai posé pendant 20 ans. Ce n’était pas très pratique dans un cabinet d’omnipratique, je transformais mon cabinet en salle d’opération. Un peu long pour poser parfois un seul implant !

Maintenant, j’adresse à mes patients un correspondant en implantologie exclusif qui travaille très bien, et qui me renvoie le patient lorsque l’implant est parfaitement ostéo-intégré pour la pose de la céramique implanta-portée

Des conseils pour qui souhaiterait se lancer dans la profession ?

P.L : Le conseil que je donnerais, c’est d’essayer de savoir exactement ce que le patient recherche, ce qu’il veut, pourquoi il vient.

Il y a actuellement une dérive dans les centres dentaires. Une dérive de surtraitement. Dès que le patient arrive, on lui fait une radio panoramique, sans prendre en compte la raison de sa venue, en général, l’offre est supérieure à la demande du patient ! Et pour cause, les investisseurs de ces centres, ce ne sont pas forcément des chirurgiens-dentistes, mais souvent des hommes d’affaires qui veulent bien sûr un retour sur investissement !

C’est ce qu’ont fait depuis longtemps les Américains. Chez eux, les soins et les prothèses sont extrêmement chers.

Une approche différente permet d’installer la confiance entre le praticien. Comme, fort heureusement, nous n’avons pas droit à la publicité, un patient satisfait nous envoie du monde ! La meilleure publicité, c’est le bouche-à-oreille.

Quelles sont les expériences qui vous ont le plus marquées et pourquoi ?

P.L : Une première expérience qui m’a marqué, c’est le jour où, lâché tout seul après ma formation en implantologie, j’ai posé mon premier implant !  Un peu comme le pilote qui effectue son premier vol tout seul aux commandes ! Un stress, certes, mais très bénéfique.

La deuxième anecdote marquante, c’est l’arrivée d’une patiente en 1970, elle avait de très belles dents et venait juste pour un détartrage. Mais mon appareil est tombé en panne. J’ai été obligé de lui donner un autre rendez-vous, on a un peu discuté, on est sorti ensemble et on s’est finalement marié !

S’il n’y avait pas eu cette panne, elle n’aurait eu aucune raison de revenir ! Tout n’est que hasard ?