Laurent Paul, président de Value+

Laurent Paul, président de Value+
L’équipe du gestionnaire de la paie Value+

 

Les ressources humaines sont au cœur de l’activité de notre client Value+ et de son fondateur Laurent Paul, qui nous confie aujourd’hui son expérience autour d’un entretien :

Laurent Paul : Je suis Laurent Paul, président de la société Value+ que j’ai créée il y a déjà 16 ans. J’ai 58 ans et j’ai passé quasiment toute ma vie dans les ressources humaines, la paie, les projets de mise en place de systèmes d’informations RH ainsi que la direction de projets dans plusieurs groupes internationaux, américains notamment.

Depuis combien de temps exercez-vous votre activité ?

L.P : En 1997, j’ai décidé de créer ma société, une société de conseil en RH qui s’appelle Business Advantage, et qui existe toujours d’ailleurs. En 2006, je crée Value+, qui a pour vocation de prendre en charge le traitement de la paie et de l’administration du personnel de sociétés orientées middle market, entre 100 et 2000 personnes.

Quel a été votre parcours ?

L.P : J’ai eu un parcours assez atypique. De caractère très autonome, j’ai décidé de m’arrêter après le bac pour travailler et aller à Paris afin de devenir plus indépendant. J’ai ensuite rempilé en cours de carrière, en faisant une licence informatique à Nanterre et un master RH à l’ESCP.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce que vous faites ?

L.P : Tout s’est fait totalement par hasard. Ça a quasiment été mon premier emploi, dans lequel j’ai finalement trouvé ma place et ça m’a beaucoup plu. C’est un travail qui pourrait sembler rébarbatif, mais il n’en est rien. Dans mon métier, on est en contact direct avec les RH, les salariés et au vu des réglementations qui ne cessent d’évoluer, il faut nous adapter continuellement.

Quelles sont les qualités indispensables pour faire ce métier ?

L.P : Il faut, d’une part, de la rigueur et d’autre part, vu que l’on fait de l’externalisation, il faut être à l’écoute du client, être disponible et réactif. Cela suppose d’avoir un bon relationnel avec ses clients. Dans une relation client-fournisseur, il faut répondre du mieux possible à leurs besoins. Vous devez également apprendre à ne pas être gêné par les contraintes du calendrier qui font que certaines périodes sont plus tendues que d’autres. Aimer les chiffres est aussi une évidence.

Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?

L.P : Au-delà du métier, pour des raisons personnelles, j’ai décidé de créer cette entreprise il y a maintenant 16 ans. À l’époque en charge du cabinet Business Advantage, consultant moi-même et chef de projets sur de gros projets, j’ai certes gagné beaucoup d’argent, mais au fil du temps, on finit par tourner en rond et on s’épuise. Sur le plan personnel, j’ai eu des enfants, et il me semblait important d’être à leur côté et d’en profiter. J’avais également envie de monter une équipe, mon équipe, d’avoir plus de relations humaines que ce que j’avais en tant que consultant. Une chose dont je suis fier, c’est d’avoir bâti une super équipe de 10 collaborateurs aujourd’hui. Au cœur de notre travail, empathie et solidarité sont de mise. Notre travail est qualitatif, mais dans la joie et la bonne humeur, et tout ça sans “hapiness manager”.

Quelles sont les difficultés du métier, ou les erreurs à éviter ?

L.P : Les difficultés dépendent notamment de certains clients, ou plutôt prospects, qui ont une vision erronée de la profession et s’imaginent que tout est automatisé en back-office. D’ailleurs, certains éditeurs de logiciels n’hésitent pas à mettre cet aspect en avant, ce qui est loin d’être le cas et trompeur. Nous sommes donc parfois confrontés à cette vision qui va finalement nous porter préjudice lors de la signature de contrat puisque le client aura tendance à nous trouver trop chers par rapport à ce travail « extrêmement simple qu’est la paie ». Après, si c’est ce qu’ils pensent de la paie qui ne se résume en rien en quelque chose de simple, j’aime autant ne pas les compter parmi mes clients.

Sinon, sur l’aspect du métier à proprement parler, la complexité principale reste notre responsabilité en cas d’erreur, qui peut malheureusement avoir des répercussions immédiates sur le bulletin de salaire d’un employé. Tout a donc des conséquences directes : si on fait les virements de paies avec 2 jours de retard, plusieurs salariés peuvent pâtir de ce retard. On ne doit donc pas faire d’erreur, sinon, « ça se paie cash ». La deuxième difficulté peut être l’urgence dans laquelle peuvent parfois se trouver nos clients, et nous n’avons d’autres choix que de répondre à leur demande. Il faut donc savoir travailler sous pression et pouvoir la supporter afin d’être dans les temps. De plus, il faut constamment s’adapter aux nouvelles législations qui peuvent rentrer en vigueur sans préavis, ce qui nous est arrivé fin 2021 où des décrets applicables en décembre ont été publiés 2 jours avant la fin du mois, donc il faut pouvoir y faire face. Mais c’est, pour ma part, ce qui fait aussi l’intérêt du métier.

Des conseils pour qui souhaiterait se lancer dans la profession ?

L.P : À l’époque où j’ai démarré et même bien plus tard, c’était une profession qui s’apprenait sur le tas, éventuellement avec une formation comptable ou en tout cas un goût pour les chiffres. Aujourd’hui, fort heureusement, il existe de vraies formations diplômantes avec un certain nombre d’écoles qui ont vu le jour et permettent d’être véritablement formé au métier. Il y a de la demande et il y en aura toujours.

Je conseillerais également de faire le choix de l’alternance qui me paraît être plus formatrice que la simple théorie que l’on apprend à l’école afin d’être confronté à la vie en entreprise qui n’a rien à voir avec la théorie. Les deux, conjointement, sont pour ma part, un bon parcours.

Une petite anecdote ?

L.P : Nous parlions d’alternance et justement, il y a 6 ou 7 ans, nous avons eu une étudiante non pas en alternance mais en stage durant 5 mois. Tout c’était très bien passé et après avec le temps nous nous étions perdus de vue. Il y a tout juste quelques mois, nous avons été contactés par une société au sein de laquelle cette dernière était justement responsable RH et donc, 6 ans plus tard, par le biais de ses supérieurs, elle a pris contact avec Value+ et nous comptons désormais son entreprise parmi nos clients et c’est elle notre interlocutrice.

 

Merci à Laurent Paul pour ce témoignage passionnant !